Mot de la Présidente
Tout au long de l’année 2015 , dans un contexte toujours plus difficile (crise des réfugiés en Europe, attentats terroristes, troubles politiques et défenseurs des droits de l’homme en danger en Afrique notamment), la FIACAT a poursuivi son combat pour l’abolition de la torture et de la peine de mort. Une lutte efficace, reconnue par l’ensemble de ses partenaires, organisations intergouvernementales et organisations internationales non -gouvernementales (OING), et qui s’appuie sur le travail de terrain réalisé au jour le jour par les ACAT.
Il est en général très difficile d’identifier l’impact d’une action spécifique en matière de droits de l’homme, car les résultats obtenus dépendent le plus souvent d’une combinaison d’acteurs. Certains résultats peuvent néanmoins être attribués directement à la FIACAT. En voici quelques exemples parmi d’autres. Ainsi, peut -on souligner que le travail de plaidoyer international de la FIACAT est efficace. En effet, parmi les 240 recommandations formulées cette année par les ACAT devant les Nations Unies, 50% ont été considérées comme prioritaires par les Comités conventionnels (Comité contre la torture, Comité des droits de l’homme) et 90% ont été reprises lors de l’Examen périodique universel (EPU). Quant à son travail d’accompagnement des ACAT sur le terrain, il s’est révélé particulièrement efficient. Dans deux pays d’Afrique subsaharienne, il a directement abouti cette année à la libération de 100 détenus en détention préventive abusive, 62 en Côte d’Ivoire et 38 au Bénin.
À une époque où les droits de l’homme sont régulièrement contestés et violés, où les démocraties acceptent de limiter les libertés au nom de la sécurité, quelle meilleure réponse pourtant que celle de l’efficacité des droits de l’homme ? Ceux -ci sauvent des vies, ouvrent à la liberté, assurent la dignité. Ils constituent un formidable vecteur d’espérance pour tous ceux qui, dans le monde, voient leurs droits bafoués. Le respect des droits de l’homme, ce n’est pas d’abord une question réservée aux experts. Cela relève avant tout de la responsabilité de chacun d’entre nous, de la conscience que nous avons de notre fraternité avec chaque être humain. Aux chrétiens unis dans une même foi de le faire vivre et d’en témoigner activement !
Sylvie Bukhari -de Pontual
Présidente de la FIACAT