Comment encourager le processus abolitionniste au Niger ?
Mot du Président
La peine de mort est une négation du droit à la vie. Elle viole la sacralité de la vie humaine et ne constitue qu’un second deuil dans la société car les proches des victimes de cette peine ne peuvent comprendre que l’Etat puisse ôter la vie. Aucune possibilité n’est offerte pour réparer l’acte d’assassinat ou de meurtre, alors même que certains us et textes religieux chrétiens et islamiques privilégient le pardon, la réparation ou des travaux de compensation.
Au Niger, les autorités ont maintes fois manifesté leur désir d’aller vers l’abolition de la peine de mort. Hélas la pression de certains groupes religieux empêche les politiques de franchir l’étape de l’abolition de la peine capitale dans l’ordonnancement juridique de notre pays notamment dans le Code pénal nigérien. Or, la Constitution nigérienne proclame l’attachement du peuple nigérien aux droits humains tels que définis par les Nations unies. Elle proclame le caractère sacré de la personne humaine et le droit à la vie. C’est donc pour respecter ces engagements forts du constituant nigérien que le Président de la République du Niger, convaincu de la justesse de ces valeurs annoncées, a toujours procédé à la commutation des condamnations à mort en peine à perpétuité.
Mais cela ne suffit pas, le Niger doit abolir la peine de mort pour donner pleinement effet à la Constitution nigérienne.
Moumouni ALFARI
Président de l’ACAT Niger