A l'occasion de l'examen du Burundi par le Comité, une coalition d'organisations burundaises1 soutenues par la FIACAT, l'IRCT et l'OMCT ont soumis un rapport alternatif conjoint faisant état de leurs préoccupations sur les violations des dispositions de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. 

Dans ce rapport, les organisations signataires ont souhaité attirer l'attention des experts du Comité sur les nombreuses violations des droits humains perpétrées depuis 2015 en toute impunité.

Les organisations de défense des droits humains ont documenté de nombreux cas de meurtres, disparitions forcées, actes de torture et mauvais traitements, arrestations et détention arbitraires, ainsi que des violences sexuelles et sexistes commis dans une impunité absolue par des agents de l’Etat ou des organisations agissant sous le contrôle ou la tolérance des autorités étatiques comme la jeunesse affiliée au parti au pouvoir, les Imbonerakure. 

Depuis 2015, une forte répression de toute voix discordante dans une totale impunité a été observée. Après le départ en exil des leaders de la société civile et des médias, le SNR a pourchassé toute personne, soupçonnée d’être un défenseur des droits humains ou susceptible de relayer des informations aux associations et médias burundais en exil. 

Enfin, la justice burundaise demeure un pilier de la répression contre l’opposition politique et les leaders d’organisations humanitaires et de la société civile. En effet, alors que la législation en vigueur dans le pays consacre le principe de neutralité, d’impartialité et d’indépendance des magistrats, la réalité est toute autre. Plusieurs rapports d’experts convergent sur le fait que la justice burundaise est inefficace, partiale et non indépendante.

Le présent rapport, co-rédigé par les organisations de la société civile burundaise, démontre à quel point la pratique de la torture reste systématique et préoccupante au Burundi. 


 1.Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT-Burundi), Association pour la Protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), Collectif des Avocats des Victimes de Crimes de Droit International commis au Burundi (CAVIB), Coalition Burundaise des défenseurs des droits de l'homme (CBDDH), Ensemble pour le Soutien des Défenseurs des Droits Humains en danger (ESDDH), Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE), Ligue burundaise des droits de l’homme « ITEKA », Mouvement des femmes et filles "INAMAHORO", Mouvement des Femmes et Filles pour la Paix et la Sécurité au Burundi (MFFPS) et SOS-Torture Burundi