Déclaration orale de la FIACAT
Point 3 Dialogue interactif avec la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme
49ème session du Conseil des droits de l’Homme
Merci Monsieur le Président,
Madame la Rapporteuse,
La FIACAT souhaiterait partager avec vous ses préoccupations relatives à la situation des défenseurs des droits humains au Burundi.
Les libérations en 2021 de Germain Rukuki et Nestor Nibitanga, longtemps maintenus arbitrairement en détention en raison de leur travail en faveur des droits humains, témoignent d’une certaine volonté des autorités burundaises de redorer une image internationale ternie par la grave dégradation des droits humains dans le pays depuis 2015. Ces efforts ont résulté en une récente levée des sanctions états-uniennes et européennes sur le pays. Les lourdes défaillances judiciaires mises en lumière par le cas de M. Rukuki – justice inféodée au régime, procès inique, détention arbitraire, privation de soins – n’ont pourtant pas cessé.
Alors que dans une déclaration conjointe de février 2022, l’ACAT Burundi et 16 autres organisations de la société civile burundaise ont manifesté leur incompréhension devant ce retour en grâce de l’État, la FIACAT s’inquiète elle aussi de la situation des défenseurs des droits humains au Burundi. Elle souhaite notamment dénoncer que les défenseurs burundais en exil continuent d’être dissuadés de revenir au Burundi comme le montre la condamnation in abstentia à perpétuité de 12 d’entre eux par la Cour suprême le 2 février 2021. Ces préoccupations sont renforcées par le récent refus du gouvernement d’autoriser le futur Rapporteur spécial de l’ONU sur le Burundi à avoir accès au pays.
Ainsi, la FIACAT vous encourage à planifier une visite au Burundi au cours de l’année et appelle l’Etat burundais à coopérer avec vous. La FIACAT demande également la libération de tous les prisonniers d’opinion, la fin de leur persécution et une enquête sur la poursuite des violations des droits humains dont ils font l’objet.
Je vous remercie.